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VIRGINIE BIGOT | TROMPER L'IMPATIENCE

11 AVRIL > 03 MAI 2025 | ESPACE PROJET

RESTITUTION DE LA RÉSIDENCE À L'HORIZON RÉALISÉE EN PARTENARIAT AVEC L'ÉSAM CAEN/CHERBOURG

 

> RENCONTRE SAMEDI 15 MARS À 16H


AU PROGRAMME :

Discussion avec Virginie Bigot autour de la résidence "À l'Horizon"

 

L'homme qui ne remarquait rien, huile sur toile, 138 x 150 cm, 2024 © Virginie Bigot
L'homme qui ne remarquait rien, huile sur toile, 138 x 150 cm, 2024 © Virginie Bigot

Durant ma résidence, le dessin, travaillé en amont des peintures, aura formé le liant des paysages urbains ou intimes. Dans ces « paysages de première main », se détachent des figures humaines ou la simple trace de leur présence. Les dessins, sortes de théâtres de mémoire, sont des reconfigurations d’espaces arpentés et de personnages inventés qui s’y fixent comme sujets aux égarements, dans leur occupation provisoire d’observateurs.


Le dessin me permet de composer les tableaux en abordant l’architecture comme élément structurel et sensible : façades d’immeuble, portes, fenêtres, pans de mur... Ils permettent d’ouvrir de nouveaux narratifs en suggérant d'autres espaces tout en nous laissant au seuil. Les plans s’imbriquent, se condensent et déconstruisent partiellement l’illusion picturale.

 

Les dessins portent les traces des apparitions et des disparitions qui se produisent dans le passage à la peinture. Ils s'autonomisent et acquièrent un autre statut.


Au travers des médiums de la peinture, du dessin et de la lithographie, se déploient des fragments de récits silencieux. Une poésie de l’inertie où se croisent des actions absurdes, des constructions précaires portant trace d’un passage. Les lieux, à la fois familiers et discordants, parfois inquiétants, peuvent aussi nous apparaître comme des refuges. À la recherche de cette attache perdue d’identification, nous nous accrochons alors aux détails. Des drapés, des couleurs, des matières, des regards ou des gestes, des objets à déceler dans des scènes où les figures sont porteuses d’espoir et de désillusion. En quête d’abris, leurs regards se portent vers un ailleurs indéfini.


Les trajectoires individuelles se croisent et les êtres se frôlent dans des décors auxquels habituellement nous ne prêtons que peu attention : des voies de passages qui, dès lors que l’on s’y fixe, basculent vers un statut incertain et étrange.


– Virginie Bigot



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